le 5 avril 2025 à 19h30 au Palacio de Festivales, Santander
Le 8 mai à 19h à L'Auditori - Sala Pau Casals à Barcelone,
le 12 mai à 20h à la Philharmonie de Paris
Avec Le Concert des Nations et La Capella Nacional de Catalunya
Jordi Savall , direction
Lluís Vilamajó, chef de chœur
Il est probable que vous connaissiez Robert Schumann pour ses lieders ; et aussi l’intérêt de ce compositeur allemand pour la littérature ; cela l’incita sûrement à écrire une œuvre à grande échelle qui sur le moment eut un indéniable succès. « C’est le projet le plus ambitieux que j’ai entrepris jusqu’ici », déclare-t-il dans une lettre, « ce n’est pas un opéra, je crois que c’est presque un nouveau genre pour les salles de concert ». Il s’agit d’un oratorio : mais pas d’un oratorio religieux, sinon un oratorio profane. Schumann chercha à rénover le genre, en tenant compte de la tradition, mais en utilisant un texte de tournure mythologique, développé en une structure agile et dramatique. C’est ainsi qu’il écrit une œuvre-maîtresse, faite d’inspiration et de beauté, profondément romantique, dans laquelle les récitatifs et les aria s’enchaînent avec délicatesse, et l’orchestre est aussi capable de croître en majesté que de revenir à l’intimité de la musique de chambre. Cette œuvre, étrennée en 1843 à Leipzig, traversa rapidement les frontières et gagna le cœur du public de partout. Pourtant aujourd’hui il est difficile de trouver des scènes pour la jouer et elle semble injustement oubliée.
Il s’agit d’une partition inspirée du poème Le Paradis et la Péri (Das Paradies und die Peri), qui fait partie du volume intitulé Lalla Rookh du poète et musicien irlandais Thomas Moore. On y raconte l’histoire d’une créature de la mythologie perse, la Péri : un ange expulsé du Paradis qui aspire à racheter ses péchés. Pour y parvenir, il doit trouver le « cadeau le plus prisé du ciel ». Sa recherche l’amène à voyager jusqu’en Inde, jusqu’ à un champ de bataille où il recueille la dernière goutte de sang d’un héros luttant pour la liberté. Mais ce n’est pas suffisant. Il va jusqu’en Égypte où se trouve un jeune homme sur le point de mourir de la peste : son amoureuse au lieu de fuir décide de l’accompagner jusqu’à la fin. La Péri recueille le dernier soupir de la jeune fille dans son sacrifice ; mais cela ne suffit toujours pas. Il voyage finalement jusqu’à la Syrie où il trouve un enfant qui prie et un vieil homme qui dans sa vie a beaucoup péché et blasphémé. L’homme, en entendant la prière de l’enfant, se met à pleurer, plein de repentir : cette larme versée par le vieillard est celle que cherchait la Péri. Elle lui ouvre les portes du ciel. Cette œuvre terriblement actuelle traverse les siècles et les pays car elle fait appel à ce qui est le plus inhérent à la condition humaine : la justice, l’amour et le pardon.
Avec:
Lina Johnson i Johanna Rosa Falkinger, sopranos
Marianne Beate Kielland, mezzosoprano
David Fisher i Kieran Carrel, tenor
Manuel Walser, baríton
Nicolas Brooymans, baix